Saint Floris

Origine du nom

Le village porte le nom du patron de l'église : saint Floris, forme flamande de saint Florent. Avant de prendre celui du saint patron, il portait probablement un autre nom, mais celui-ci n'a laissé aucune trace dans les documents. La fête de saint Florent est célébrée le 22 septembre, ce qui explique la date de la ducasse, fixée au quatrième dimanche de septembre. Saint Florent est connu à Saint-Floris sous le nom de " saint Brayou ", car il est souvent invoqué pour calmer les nourrissons qui pleurent sans cesse.

La première mention connue du village apparaît dans un acte de 1227 : " in parochia de Sancto Florentio juxta Sanctum Venantium ". On trouve ensuite " in parrochiagio de Sancto Floritio juxta Sanctum Venantium " (1280), " en le parroche de Seint Florice " (1280), " li eglize de Saint Flourize " (1299), " la terre et seignourie de Saint-Fleurisse " (1507), " les manans et habitans de Saint Florisse " (1538), " paroisse de Saint Floris " (1762). La prononciation populaire est " Saint Fleuriche ", forme picarde de " Saint Fleurice ".


Situation géographique

La commune de Saint-Floris, située dans la plaine de la Lys, appartient au canton de Lillers (arrondissement de Béthune). Elle s'étend sur 405 hectares et compte actuellement 464 habitants (1er janvier 2010) au lieu de 440 en 2000. Son altitude atteint 18 mètres au voisinage de l'église. La population est regroupée le long de la départementale D 186, qui constitue l'artère principale de la commune.

Avant 1790, la paroisse de Saint-Floris s'étendait de part et d'autre de la Lys (Vieille Lys), qui séparait la Flandre et l'Artois. Depuis 1790, la partie autrefois flamande de Saint-Floris constitue le hameau du Corbie, qui appartient à la commune d'Haverskerque (Nord), et la partie autrefois artésienne correspond à la commune actuelle de Saint-Floris. La Vieille Lys sépare les deux départements, comme elle séparait autrefois les deux provinces.

L'ancien régime

Le village de Saint-Floris passa sous la domination espagnole en 1529 (traité de Cambrai), en même temps que la Flandre et l'Artois, et redevint français en deux étapes : la partie artésienne en 1659 (traité des Pyrénées) et la partie flamande en 1678 (traité de Nimègue). Pendant 19 ans, les deux parties du village, qui ne formaient pourtant qu'une seule paroisse, se trouvèrent donc partagées entre la France et l'Espagne : sur le territoire de Saint-Floris, la Lys (Vieille Lys) servait alors de frontière entre les deux pays.

Le traité de Cambrai de 1529 mettait fin pour un temps à la guerre qui opposait François Ier et Charles Quint depuis 1519, mais le conflit n'était pas réglé pour autant et la guerre recommença quelques années plus tard : l'Artois fut ravagé par les Français en 1537 puis en 1542-1544. Le village de Saint-Floris figure parmi les localités ravagées en 1537 mais il a eu la chance d'être épargné par la guerre suivante.

La seigneurie de Saint-Floris était tenue en pairie de la châtellenie de Lillers ; elle possédait la justice " vicomtière " (moyenne justice), exercée par un bailli et cinq échevins. En 1507, elle appartenait à Halbin Gosson dit Agnieulx, ayant le bail et gouvernement de Jehennet Gosson, son fils mineur. Elle passa ensuite entre les mains de la famille de Ghistelles, en faveur de laquelle elle fut érigée en marquisat en 1674.

La dîme appartenait à la collégiale de Lillers.

La population

La partie artésienne de Saint-Floris comptait 24 feux en 1469 (soit 120 habitants environ), 237 habitants en 1698 et 502 habitants en 1790. La population atteint son niveau le plus élevé en 1831, avec 631 habitants, et son niveau le plus faible en 1962, avec 283 habitants. En 1740, la paroisse dans son ensemble comptait 135 feux et 643 habitants, dont 48 feux et 251 habitants en Flandre, 87 feux et 392 habitants en Artois, sans compter la maison du curé et celle du vicaire. Les paroissiens de Saint-Floris-Flandre représentaient donc à cette époque 40 % de la population de la paroisse

L'église

L'église de Saint-Floris, reconstruite en 1771, a été détruite en 1918 par les bombardements allemands, reconstruite en 1929 dans le style néo-roman et inaugurée le 18 octobre 1931. Elle possède une cloche datée de 1605, classée monument historique. Celle-ci, tombée du clocher lors des bombardements de 1918, sans pourtant se briser, porte encore la trace des éclats d'obus qui l'ont rendue inutilisable. Elle est actuellement exposée dans un coin de l'église. La petite cloche, offerte en 1855 par Adolphine de Ghistelles, tomba également du clocher en 1918 et se fêla ; comme elle n'était pas classée monument historique, il fallut la refondre et elle reprit place dans le clocher de la nouvelle église. Une troisième cloche fut installée en 1933.