Berguette
L'origine du nom
" Berguette " est le diminutif du germanique " berg " (colline) et signifie donc " petite colline ", ce qui s'accorde parfaitement avec la topographie : le centre du village, autour de l'église, occupe une petite colline (24 mètres) qui domine la plaine de la Lys (20 mètres).
La première mention connue de ce village apparaît dans un document de 1171, sous la forme " Berghettes ", déjà très proche de l'orthographe actuelle.

La paroisse et l'église
La présence d'une église à Berguette est attestée pour la première fois dans un document de 1179 (en latin) : " altare de Bergetes ", c'est-à-dire " autel de Berguette ". Cette église était dédiée à saint Pierre (on en trouve la première mention dans un acte de 1215). La paroisse de Berguette était un secours de celle de Guarbecque ; elle possédait sa propre église, mais elle était desservie par un vicaire, sous l'autorité du curé de Guarbecque. Cette situation perdura jusqu'à la Révolution.

La seigneurie

L'histoire de la seigneurie de Berguette est encore très mal connue. Pour le Moyen Age, on peut citer un certain Rifflart, chevalier, seigneur de Lières et de Berguette, mentionné dans un acte de 1238 : " Rifflars, miles, dominus de Lyere et de Berguettes ". En 1507, la seigneurie de Berguette appartenait à M. de Rosimbos. Elle était alors tenue de la seigneurie de Nédon et possédait la justice " vicomtière " (moyenne justice), exercée par un bailli. En 1634, elle fut vendue à la famille Lemaire par les héritiers d'Antoine d'Oignies, en son vivant comte de Willerval et seigneur de Berguette, et resta dans cette famille au moins jusqu'en 1771 : Philippe Lemaire, écuyer, mort en 1660 ; Michel François Lemaire, écuyer, fils du précédent, mort en 1689 ; François Onuphre Lemaire, écuyer, fils du précédent ; Robert François Joseph Lemaire, chevalier, fils du précédent, mort en 1771. L'ancienne ferme Mulet, située face au moulin de Berguette, était le centre de cette seigneurie.
On trouve par ailleurs la mention de plusieurs fiefs, dont on ignore le lien avec la seigneurie principale : celui de l'Epinoy, attesté au XVIe siècle (la ferme de l'Epinoy, proche du moulin de Berguette, en était le centre), celui de Quienville, attesté dans un document de 1215, celui du Chastelet et celui du Pen, attestés tous deux au XVIe siècle.
Le moulin de Berguette

Ce moulin à eau, installé sur la Guarbecque, à la limite des deux villages (le moulin se trouve sur Berguette et la maison du meunier sur Guarbecque), existe encore mais il a cessé de fonctionner depuis 1940. Son existence est attestée pour la première fois dans un document de 1349 ; il appartenait alors à l'abbaye d'Ham-en-Artois, qui en conserva la propriété jusqu'à la Révolution. Devenu bien national en 1790, il fut vendu par adjudication du 13 décembre 1791 au profit de Jean-François Delattre, demeurant à Berguette, pour la somme de 7650 livres : " Un moulin à eau à usage de moudre bled avec le terrein qui en dépend, situé à Berguette, provenant de l'abbaye de Ham ". On ignore malheureusement dans quel état matériel il se trouvait à cette époque. La réponse au questionnaire de 1790 signale simplement qu'il s'agit d'un " moulin à l'eau de la plus grande nécessité possédé ci-devant par l'abbaye d'Ham, à présent à la nation " et que " les bâtimens auroient besoin de réparation ".
Bibliographie
Pouchain Gilles : Histoire de la paroisse Saint-Pierre de Berguette 1789 - 1986 (partie 1 de 1789 à 1912)
Dissaux Jean-Marc, Engrand Jérôme, Pouchain Germain : La région d'Isbergues en cartes postales anciennes
Collectif, Chroniques villageoises, tome I (1837-1914).
Collectif, Chroniques villageoises, tome II (1919-1939).